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Voyage en Antarctique |
11 Avril 2015 | ||||||||||||||
Interview avec M. Samuel Blanc
Dans le Massif de la Chartreuse en Isère dont il est originaire, Samuel Blanc s’est laissé peu à peu gagner par un engouement prononcé pour la nature. Cet attrait grandissant pour le monde du vivant, l’a fait s’impliquer dans différentes structures d’étude et de protection de la nature, puis tout naturellement se diriger vers des études en écologie et gestion des espaces naturels. A l’issue de cette formation, il intègre la Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Isère, où il sera chargé d’assurer la partie pédagogique de la structure. Interventions dans les établissements scolaires, mais également auprès du grand public, encadrement de sorties découvertes, weekends et voyages à thématique naturaliste, vont l’occuper ainsi trois années durant.
Combien d'années vous êtes dans les régions polaires et de quelle manière se deroule votre rôle de guide? Je travaille depuis 8 ans comme guide dans les régions polaires. J’en n’encadre pas d’expéditions à ski, en pulka ou encore en kayak, mais des croisières expéditions. Le principe est d’utiliser un navire afin d’accéder à des zones reculées en Arctique et en Antarctique. Le bateau sert de lieu de repos et de restauration, mais aussi de plateforme d’observations pour les paysages, la faune et les glaces que nous rencontrons. Plusieurs fois par jour, les passagers quittent le navire et vont explorer en embarcations pneumatiques ou en marchant sur la terre ferme. Mon rôle est pédagogique (présentation de conférences et encadrement des excursions extérieures), mais aussi au niveau de la sécurité des clients (rencontres avec des animaux qui peuvent être dangereux, évolution proche de glaces…) Qu'est-ce qu'il a vous a portés à naviguer dans les régions polaires? Il a été un cas ou il a été un choix motivé par quelque chose de précis? J’ai commencé à m’intéresser aux régions polaires, grace à des émissions/documentaires audiovisuels sur les régions polaires, qui m’ont donné envie de tenter l’expérience. Je suis ainsi parti 15 mois comme scientifique sur une base scientifique en Antarctique (Dumont d’Urville en Terre Adélie), où j’étais biologiste marin. Au retour de cette mission, j’ai décidé de partager ma passion et mes connaissances pour ces régions, en travaillant comme guide.
Est-ce que vous avez suivi quelques trainig particulier pour pouvoir vivre en comfort dans les zones polaires? Oui il y a quelques formations : le secourisme, la maniement d’armes pour se défendre contre d’éventuels animaux agressifs en Arctique, la conduite d’embarcations pneumatiques, la gestion d’accidents, de crises… Qu'est-ce qu'on peut visiter à l'Antarctique? Quels sont les éventuels sites possibles d'intérêt et ouverts pour les visiteurs? En Antarctique, il est possible de visiter l’intérieur du continent, mais c’est surtout la côte qui est le plus fréquenter. 95% des visiteurs se rendent en péninsule Antarctique en bateau depuis l’Amérique du Sud, les autres vers la mer de Ross depuis la Nouvelle-Zélande. Il y a beaucoup de choses à découvrir : paysages, glaciers, icebergs, banquise, animaux (phoques, baleines, manchots, autres oiseaux…), des bases scientifiques que l’on peut visiter, des sites historiques (cabanes de Shackleton, de Scott…). Est-ce que vous êtes jamais arrivé à l'intérieur de l'Antarctique? Et dans quelle distance maximale de la côte vous êtes arrivé? Est-ce que vous avez rencontré difficultés particulières dans cette expérience? Oui à une reprise. Je me suis rendu en Terre de la Reine Maud, à plus de 200 kms à l’intérieur du continent. Cette partie de l’Antarctique, se situe au Sud de l’Afrique. La seule difficulté rencontrée était le froid, puisqu’une nuit la température est descendue à -40°C.
Avec quelle sensation personnelle vous pouvez décrire le continent de l'Antarctique? De nombreuses sensations sont ressenties lorsque l’on fréquente l’Antarctique. L’impression d’immensité, de grandeur frappe dans un premier temps. Puis le sentiement d’être au bout du monde, de se sentir petit sur cette planète et si faible dans cet environnement hostile. Je rescens aussi souvent le bonheur d’être loin du monde bruyant, rapide et étouffant dans lequel nous vivant. Aller en Antarctique, c’est pour moi comme un pèlerinage, j’en ai besoin, mais les sentiments ne sont pas faciles à expliquer. Il faut aller sur place pour comprendre… Quels sites vous avez visité à l'Antarctique et comme vous vous êtes trouvés pour comfort, soit des sites et des gens? J’ai visité à de nombreuses reprises la péninsule Antarctique sur des navires de croisières expéditions, mais aussi la Terre de la Reine Maud en campant sur la calotte glaciaire. Depuis 2 ans, je me rends également en mer de Ross en navire. Lorsque j’étais biologiste en Terre Adélie, je vivais sur la base scientifique avec les autres scientifiques et techniciens. C’est comme un mini village qui vit coupé du monde pendant quelques mois. Est-ce que vous vous êtes jamais trouvés au front à quelque expérience particuliere pendant votre présence dans la région de l'Antarctique? Vous voulez sans doute faire référence à une situation difficile. Non pas vraiment si ce n’est parfois des températures particulièrement basses.
En quel période de l'an vous en train d'effectuér vos voyages à l'Antarctique? Il y a beaucoup de lecteurs qu'ils sont intéressés à connaître les meilleures conditions saisonnières pour un voyage à l'Antarctique. L’Antarctique se visite au cours de l’été austral du mois d’octobre au mois de mars disons. L’idéal pour observer la faune et bénéficier de bonnes conditions météorologiques, c’est de s’y rendre de mi-novembre à mi-février. De nombreux tours opérateurs proposent cette destination, mais il faut choisir le bon navire (taille, nombre de personnes avec vous, langues parlées à bord, navire pouvant aller dans les glaces ou non…), la bonne période et se demander ce que l’on voudrait voir. Qu'ils peuvent faire nos lecteurs qu'ils souhaitant entreprendre un voyage même en Antarctique? Ils peuvent me consulter, je me ferai un plaisir de les aider. Mon expérience de cette destinations, des différents tours opérateurs et navires, me permettent de connaître l’offre et les possibilités de voyages. Ce sont des voyages qui coutent parfois chers, il ne faut donc pas se tromper dans les choix à faire. Merci beaucoup pour votre amabilté pour repondre a cette interview pour Shan Newspaper.
Photos: Samuel Blanc |