Page Française

De Guizeh à Autun

Imprimer Envoyer
15 Juin 2015

Pyramide près d'Autun

Gigal, spécialiste des pyramides égyptiennes, s’est rendu à Autun. Dans cette ville au riche passé gallo-romain se trouve une étrange construction de forme pyramidale, datant probablement du Ier siècle après J.-C. Personne ne peut dire aujourd’hui ce qu’était réellement cet édifi ce. Gigal a mené sa petite enquête et ses découvertes sont surprenantes


La pyramide d’Autun porte plus «pudiquement» le nom de : «Pierre de Couhard» du nom du hameau où elle se trouve. J’insiste sur l’appellation : «pyramide» car pour moi il n’y a aucun doute… elle en possède bien plusieurs caractéristiques comme nous allons le voir.


Le cadre

Cette pyramide est datée plus ou moins offi ciellement (des rapports de datation scientifi que modernes et argumentés manquent) du Ier siècle. Elle est située sur un tertre en bordure de la ville fortifi ée d’Autun en Bourgogne, l’ancienne cité d’Augustodunum fondée, nous dit-on, en -15 av. J.-C., pendant le règne d’Auguste (27-14 avant J.-C.).

Je précise : «nous dit-on» car on suppose que la ville d’Autun fut construite par les Romains pour compenser l’abandon d’une grande cité voisine : Bibracte, et récompenser certains Gaulois. Nous verrons que rien n’est moins sûr ! La pyramide mesurait 33m de haut à l’origine, avec une base parallélépipédique, des fondations et des pierres d’angles. Elle était anciennement recouverte de marbre blanc (ou pour certains d’un magnifi que parement de calcaire blanc). Des plans datant de François Ier confi rment bien le revêtement de calcaire. Il fut réutilisé plus tard, dans la petite église voisine de Couhard. Le tertre sur lequel est édifi ée la pyramide a servi de cimetière gaulois et romain, et sous la prairie se trouvent un grand nombre de stèles funéraires. En bas vers l’est, une rivière d’eau transparente coule et l’on entend le bruissement de la cascade Brisecou qui descend des monts voisins. Les monts au sud-est sont recouverts d’une épaisse forêt et d’affl eurements granitiques. Au nord se dressent les remparts d’Autun.


"Frères de la République"

L’histoire offi cielle nous dit qu’Augustodunum (Autun) fut construite pour remplacer Bibracte la capitale et oppidum (ville fortifi ée) des Gaulois Eduens afi n de remercier ceux-ci de leur alliance avec Rome… Celle-ci avait secouru les Eduens au IIe siècle avant J.-C. en écrasant l’armée Arverne, puis en repoussant l’invasion Helvète en Gaulle en 58 avant J.-C. avec 6 légions et Jules César. Les Eduens de leur côté avaient déjà prêté main-forte à plusieurs reprises aux Romains pendant des confl its avec d’autres tribus au point de s’être fait nommer par le Sénat romain : «Frères de la République» ! 


Granit rose tombé de la pyramide... Granit rose comme le faisaient les Égyptiens

Car Romains et Gaulois Eduens avaient des intérêts communs et notamment des pactes commerciaux de grande importance. En eff et, Bibracte se trouvait à un carrefour d’arrivée de marchandises très précieuses à l’époque : toutes les denrées convoitées de l’Empire Romain, en provenance du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Orient transitant par là, pour se déverser ensuite au nord de l’Europe et ailleurs. Une alliance fut établie entre certains grands commerçants Gaulois Eduens et certains riches Romains désireux de protéger leurs intérêts et prérogatives commerciales. Mais ils ne partageaient pas que cela comme nous allons le voir plus loin, ils échangeaient également des connaissances…


Bibracte ou Autun, la controverse

Il est offi ciellement admis que l’ancienne Bibracte se situe à 26 km au sud-ouest d’Autun, à 800m d’altitude sur le mont Beuvray. On y trouve aujourd’hui, outre quelques restes d’un oppidum gaulois et des vestiges néolithiques, un grand Centre expérimental européen pour l’archéologie et un Centre pour l’étude de la culture gauloise.

Car l’État y a investi beaucoup d’argent sous l’impulsion, entre autres, de François Mitterrand qui avait même pensé faire de ce mont un lieu pour sa tombe, cherchant un symbole fort pour sa postérité.

Mais les fouilles ne donnent pas les résultats escomptés… Et de nombreux autres experts ne sont pas d’accord sur l’emplacement de Bibracte. Ainsi, certains placent Bibracte à l’endroit même de l’actuelle Autun, comme Joseph Rosny dès 1803 et C. Rossigneux en 1866, en donnant des preuves d’une plus grande ancienneté d’Autun, et je partage cet avis car pour moi Auguste reconstruisit sur une cité déjà existante, romanisant ainsi ce qu’il restait d’une superbe cité gauloise. D’autres, à la suite d'Emile Mourey qui appuie sa thèse sur une recherche minutieuse des textes de Jules César, situent plutôt Bibracte sur le Mont Saint-Vincent dont Hercule, le Héros de l’Antiquité, aurait été d’ailleurs le fondateur, selon la légende de Diodore de Sicile (Ie siècle av. J.-C.).

C’est une thèse passionnante, très bien argumentée, qui mérite de l’intérêt, mais qui a aussi la diffi cile et épineuse tâche de convaincre que l’État s’est trompé sur la localisation d’un site que l’on prend comme modèle de la ville gauloise au Ier siècle avant J.-C. et comme référence de toute la civilisation celtique ! Dans la remarquable démonstration de Mr Mouney, le Mont Beuvray serait juste l'emplacement de Gorgobina, où César installa une colonie Boïenne d’Europe Centrale après une bataille. 


Orbes (points lumineux) sur la pyramide © Gigal

Ce qui est assez logique car les vestiges retrouvés à Beuvray correspondent bien davantage à ceux d’un ancien camp de réfugiés qu’à ceux d’une capitale celte fl orissante…Cela remet en question énormément de choses…


"Une seconde Rome"

En tout cas, à côté de «notre» petite pyramide se trouvent assurément des hauts lieux de la civilisation celte. Mais, fait très important : on ne date la petite pyramide d’Autun du Ier siècle après J.-C. que sur le seul fait qu’il est couramment admis qu’Augustodunum (Autun) n’a existé qu’à partir de son édifi cation par Auguste (vers 15 avant J.-C.). Or, on a retrouvé des traces d’une bien plus grande antiquité de cette cité (Voir Roussigneux). On a même retrouvé des inscriptions à une déesse Bibracte dans la ville d'Autun qui sera même rebaptisée Bibracte après la Révolution pendant quelque temps… La vocation d’Augustodunum pour les Romains était de devenir une «seconde Rome» et elle devint (ou plutôt redevint) très importante car elle était à la convergence d’une quinzaine de voies romaines comme il sied à une ancienne capitale. Autun est un lieu formidable pour une forteresse et le contrôle des axes commerciaux. Elle avait vraisemblablement une existence bien avant les Romains.


La guerre des Chefs

Or dans cette région, juste avant l’arrivée de Jules César, deux factions chez les Eduens celtes gaulois se disputaient le pouvoir : celle de Dumnorix, enrichi et renforcé par toutes les douanes et taxes de son fructueux commerce international, et celle de son propre frère le druide Diviciacos, partisan des Romains.

N’oublions pas qu’étymologiquement le nom Eduen, Aedui, Aidouoi, Aedui, Hedui, provient de la racine celtique Aed : le feu, le zèle. Les Eduens sont donc : «les Ardents», «Les Hommes de feu» au sacré caractère… Dumnorix (de Dumno : monde et rix : roi) chef éduen s’allia aux Helvètes en 58 avant J.-C. et épousa, par stratégie, la fi lle du roi des Helvètes, Orgétorix, favorisant ainsi leur projet d’invasion en Gaule, tout cela dans un geste de provocation contre les Romains. En eff et, ceux-ci commençaient à contrôler fortement le commerce dans le sud de la France, là où s’approvisionnait également Dumnorix et cela ne lui plaisait pas bien sûr ; l’éventualité de les voir arriver du côté de Bibracte non plus. Il s’allia à une autre tribu gauloise puissante, les Bituriges, en mariant sa mère à leur chef et se mit à comploter contre César. En 54 avant J.-C., il empêcha la livraison de blé éduens promise à César. Or il était vital pour les Romains d’avoir un approvisionnement abondant pour leur armée déployée tout autour du bassin Méditerranéen, qu’il fallait nourrir en toutes circonstances.

Il fut dénoncé par son propre frère le druide Diviciacos qui vit là le moyen de lui sauver la vie (ce qu’il réussit une 

première fois auprès de César) et de tempérer sa fougue qui mettait en danger des échanges cordiaux de plus en plus lucratifs avec les Romains. Or dans cette histoire de la pyramide, c’est lui qui nous intéresse… Pourquoi ? Mais parce que l’on retrouva, au voisinage tout proche de la pyramide, une médaille d’or dédiée à ce druide portant la mention : «Gloria Aedorum druidumque», c’est-à-dire : «Gloire aux Eduens ainsi qu’aux druides»… Toutefois, contrairement à ce que l’on raconte, cela ne prouve pas que cette pyramide lui était dédiée personnellement. On a longtemps cru qu’elle recelait son tombeau, alors que l’intérieur est constitué uniquement de pierres sans aucune chambre interne. N’oublions pas que tout le champ contient des épitaphes funéraires gauloises et romaines et que la médaille ne s’étant trouvé ni à l’intérieur ni au bord même de la pyramide, pouvait faire partie d’une sépulture voisine.



Disque de Chevroches

Un mesomphalos

Mieux encore ! Il était de coutume dans le monde celte que les druides localisent des lieux nommés : Mesomphalos pour y célébrer des cultes. C’était généralement de petites collines, en périphérie de cités importantes, censées représenter un nombril du monde, un lieu où l’on procédait à des rites en rapport avec les cieux, l’homme et les profondeurs de la Terre, un lieu où l’on pratiquait également des guérisons par l’eau.

Or le tertre de la petite pyramide correspond exactement à un Mesomphalos. De plus, un cours d’eau cristallin passe en bas ! Cela expliquerait parfaitement pourquoi, sur la médaille retrouvée, on parle des druides et des Eduens au pluriel ! Personne ne note ce détail pourtant très important. En tout cas cela plaide en faveur d’une Bibracte-Augustodinum !


Le druide dividiacos

Nous connaissons pas mal de choses sur cette aristocratie éduenne grâce à Jules César qui, séjournant à Bibracte en 52 et 51 av. J.-C., décrivit les deux frères dans ses «Commentaires sur la Guerre des Gaules». Ainsi on apprend que Diviciacos (de «divin» et de «divic» : vaincre) se présenta à Rome en 63 av. J.-C., devant le Sénat pour négocier une aide militaire. L’attaque helvète se profi lait, il lui fallait des renforts et soustraire son frère à un leadership dangereux. César nous le décrit comme le grand chef du peuple Celte le plus puissant de la Gaule du premier siècle av. J.-C. et comme un très grand diplomate. Il était eff ectivement très apprécié à Rome, où il séjourna chez son ami le grand Cicéron (106- 43 av. J.-C.) dans sa luxueuse villa Palatine. Cicéron connaissait certainement déjà Diviciacos, car il avait de grands intérêts commerciaux en Gaule avec son commerce de vins. En fait, le druide gaulois était surtout très ami avec le frère de Cicéron : Quintus Tullius Cicéro (102-43 av. J.-C.). Dans un ouvrage intitulé "De la divination1", Cicéron nous relate les nombreux entretiens que Quintus eut avec notre druide.


Le disque de Chevroches

Et savez-vous ce que l’on retrouva en 2001 près d’Autun, à 3 km au sud de Clamecy, sur un site gallo-romain ? «Un des dispositifs dont parlent les papyrus égyptiens que je traduis», nous dit un éminent papyrologue du CNRS, Patrice Cauderlier, «le disque de Chevroches», un disque métallique de 6 cm de diamètre, comportant l’inscription des signes du zodiaque, les noms des mois égyptiens et les 12 mois romains écrits en grec.

Le conservateur du musée archéologique de Dijon, Christian Vernou, ajoute : «Si la divination puise dans les traditions grecques et égyptiennes, ce ne sont pas les seules. Les traces de cohéritages sont encore très visibles en Gaule romaine dans la région d’Augustodunum (Autun) non loin de Chevroches».

Encore une preuve des échanges de connaissances entre l’Égypte, les Grecs, les Romains et les Celtes !


L'Egypte etait a la mode a Rome

L’Égypte était un sujet qui passionnait les poètes et écrivains de cette époque à Rome. Cicéron y fait beaucoup référence dans ses écrits et se montre un grand connaisseur de la civilisation et de la religion égyptiennes, fait que l’on ne rencontre pas avant lui dans la littérature romaine. Il donne nombre de détails sur la magie, l’astronomie, les aspects religieux du Nil. 


Temple de Janus à Autun, signe de contruction romaine sur d'anciens lieux celtes  

Il est convaincu et émerveillé de la sophistication de cette civilisation et de toute la richesse d’enseignement que les Romains peuvent en retirer… Il est certain que de nombreuses conversations sur l’Égypte eurent lieu entre les Romains et notre druide et chef spirituel, qui devait être avide de toutes ces connaissances. Nous ne sommes pas encore à l’époque où l’empereur Auguste décréta l’interdiction de tout culte égyptien, en 28 av. J.-C., poussé par sa haine de l’Égypte à cause des problèmes qu’il rencontrait pour établir son pouvoir dans ce pays.

Il était à la mode sous Cicéron, dans les familles patriciennes, d’organiser des cérémonies de culte égyptien notamment en l’honneur d’Isis. Il y avait ainsi chez les particuliers de nombreuses réunions et même des chapelles consacrées à cet usage. Donc s’il y a eu construction d’une petite pyramide sous l’impulsion d’une contagion de l’égyptomanie romaine, ce fut avant 28 av. J.-C. et peut-être même suite à la visite de notre druide à Rome en 63 av. J.-C. La petite pyramide d’Autun pourrait dater alors, non pas du Ier siècle après J.-C. mais du Ier siècle avant J.-C.

Mais nous allons voir qu’elle était sans doute encore plus ancienne… Dans sa villa, Cicéron avait une grotte artifi cielle et des terrasses en l’honneur de Platon et d'Aristote.

Or, Platon (423-347 av. J.-C.) emprunta sa vision de l’univers à l’Égypte («La fi n du paganisme en Scythie Mineure», Studii de istorie a religilor antice, Bucarest 1969, p284-310, D.M.Pippidi). Tandis qu’Aristote (384-322 av. J.-C.) fut, ne l’oublions pas, le précepteur d’un autre «obsédé» de l’Égypte : Alexandre le Grand, féru de littérature égyptienne, déclarant que l’Égypte était le véritable berceau des sciences mathématiques modernes.

(cf. Métaphysiques).


La pyramide avait son équivalent a Rome

Or, à Rome un petit monument nous interpelle, une pyramide très similaire à celle d’Autun, mais en meilleur état, mesurant 36 m de hauteur, avec des fondations en travertin et recouverte d’un marbre blanc de Carare. Il s’agit de la pyramide de Caiüs Cestius, tribun et sénateur romain. 


La pyramide d'Autun dans une carte postale vintage 

On nous dit qu’il l’a fi t construire pour être sa sépulture, en 330 jours, mais cela peut être une interprétation tardive car on n’a jamais retrouvé de tombe, ni de corps, à l’intérieur juste une petite pièce rectangulaire couverte de fresques.

Cela pouvait parfaitement être un lieu de culte surtout que l’on sait que Cestius faisait partie de l’ordre des Setemviri Epulonum et était l’équivalent d’un druide, un Epulone2, prêtre en charge des assemblées et des banquets. Cestius est mort en 12 av. J.-C., mais la véritable date de la construction de sa pyramide n’est pas établie avec certitude.

Il a pu la faire construire bien avant sa mort pour s’en servir comme lieu de culte et puis ensuite en faire son tombeau ou non.

En tout cas, à Rome, la mode égyptienne remontait à 30 avant J.-C. quand les légions envahirent l’Égypte. Le géographe Strabon (57A av. J.-C.-25 ap. J.-C.), qui nous parle de la forteresse des Eduens, voyagea en Egypte en compagnie du préfet romain Caïus Aelius Gallus dès 24 av. J.-C. Or, Strabon avait eu le même précepteur que Pompée (106-48 av. J.-C.), lequel mourut en Egypte après avoir off ert le contrôle de l’Afrique à César. La mode romaine de construire de petites pyramides assez similaires à celles très pointues qu’ils trouvèrent à Meröe en Nubie, à l’époque, pouvait donc s’être prolongée jusqu’à Bribacte- Autun, grâce à une connexion forte entre des druides celtes et des prêtres romains puissants qui accomplissaient des rites égyptiens.

Autre fait curieux : au XVIIe siècle, le Pape Alexandre III fi t restaurer la chambre interne de la pyramide romaine et en scella l’entrée… Pourquoi un Pape s’intéressa- t-il à la restauration d'un éfi fi ce dédié à un tribun romain pourtant réputé païen ? Les secrets occultes sont les mieux gardés ! Il faut savoir également qu'une autre petite pyramide existait à Rome à la même époque et peut-être même encore avant, entre le Vatican et le mausolée d’Hadrien, mais elle fut détruite au XVIe siècle.

Étrange également est le fait que l’emplacement de la pyramide de Cestius par rapport à Rome est exactement le même que celui de la pyramide de Couhard par rapport à Autun… peut-être était-ce pour la deuxième Rome (Augustodinum) le souhait de ressembler à la grande ?… En remontant dans le temps, on retrouve un autre fait extraordinaire : entre 277 et 276 av. J.-C., Antigone II Gonatas, roi de Macédoine envoya en Egypte 4000 mercenaires gaulois à la disposition du pharaon Ptolémée II (309-246 av.J.-C.). Callimaque («Hymne à Délos») nous dit par ailleurs que les Gaulois se révoltèrent, désireux de piller les trésors égyptiens, et qu’ils furent exilés sur une île au milieu du Nil où la plupart moururent de faim. On peut penser que certains ont pu s’échapper et qu’ils avaient vu les petites pyramides du sud égyptien.


Pyramide Eléphantine en Egypte, de même conception que celle d'Autun

Je trouve cela très intéressant car de Fayoum à Aswan on retrouve 7 petites pyramides, de la même hauteur que celle d’Autun, sans chambres internes, sur les berges du Nil (dont une sur l’île Eléphantine). Ainsi la petite pyramide de Kula que j’ai étudiée est bien un amas de pierres à la fonction imprécise. Mais c’est probablement un marqueur géodésique indiquant des structures souterraines.


Un lieu de culte

En tout cas la petite pyramide d’Autun est parfaitement orientée et comporte des arêtes bien découpées. Je me suis aperçue aussi qu’elle avait dû être constituée d’un magnifi que granit rose à l’égyptienne, avant d’avoir été dépecée et «rafi stolée» avec des cailloux, car j’ai pu retrouver certaines de ces pierres gisant au sol. Après les multiples destructions et un forage en 1649 qui défi gura complètement une de ses faces, elle paraît encore solide bien qu’on l‘eût dépouillée de ses plus belles pierres. Beaucoup la fouillèrent espérant un vil trésor alors qu’elle est très certainement un haut lieu de culte druidique… et le symbole d’un lien avec la connaissance égyptienne. Un haut lieu symbole de vie, que l'on transforme aujourd’hui en lieu funéraire, toujours par méconnaissance et parce qu’il y a eu juxtaposition ensuite dans le temps d’éléments funéraires autour.

La même chose est arrivée sur le plateau de Giza en Egypte où des sépultures de la IVe dynastie et même plus récentes sont venues occuper des lieux et des monuments beaucoup plus anciens célébrant la Vie… La Connaissance se perd très vite et la mémoire est courte !


Liens Celtes-egyptiens

En tout cas, il existe bien des éléments en faveur de liens entre les Celtes et les Égyptiens avant les Romains. Ainsi nous pouvons évoquer la conception celtique de la mort, qui diff ère de celle des Grecs et des Romains et ressemble à celle des Égyptiens. Il y avait un culte solaire évident comme en Egypte, le dieu Lug était très similaire à Ra. César nous rapporte son étonnement devant le nombre incroyable d’attributs et de titres donnés par les Celtes gaulois aux dieux, c’était identique en Egypte.

Le poète Lucan mentionne l’existence d’une triade de dieux, comme en Egypte. Il s’agit de Aesus, Teutates et Taranus.

Or Aesus, dont on aurait retrouvé un autel à Paris même, vient de la racine aryenne : «as = "être", d’Asura Masda», l’Esprit Sage des Perses. C’est aussi l’«Aesum» ombrien et l'«Asa»: le «Divin Être» des Scandinaves qui est aussi tout proche de l’Asar» : «l’Osiris» égyptien. César écrit que les Gaulois déclaraient descendre du Dieu Dis, la plus grande divinité selon lui, Dieu du monde souterrain habité par les morts ressemblant étrangement au Duat égyptien…

Que notre pyramide d’Autun soit le résultat d’un lien fort entre les druides éduens, les prêtres romains et l’Égypte ou qu’elle soit encore bien plus ancienne, elle est le signe d’un haut lieu très important et n’est certainement pas cette «lanterne des morts» qu’on veut nous le faire croire.


L'auteur en face de la pyramide d'Autun

Sur celle-ci aucun emplacement de lanterne n’a jamais été retrouvé, elle n’est pas creuse et ses angles sont droits. De plus sa petite colline est dans un site plutôt encaissé rendant diffi cile le rôle de phare donné aux lanternes des morts.Ces lanternes étaient de petites colonnes ou tourelles creuses, construites au XIIe siècle, qui n’étaient jamais pyramidales et qui n’ont jamais eu l’envergure de la pyramide d’Autun.


D'autres vestiges

Le site d’Autun contient également d’autres sites d’importance comme l’emplacement du temple romain de Janus, ce qui milite une fois de plus en faveur d’une reconstruction romaine sur des sites celtes très importants.

Je pense qu’il faudra un jour procéder à des fouilles et des analyses sérieuses de ces lieux, trop longtemps laissés à l’abandon. Je ne serais pas étonnée qu’on trouve, sous le tertre de la petite pyramide, un réseau de souterrains allant jusqu’à la rivière…. ce qui serait alors un point commun avec les petites pyramides du sud égyptien… Enfi n dernière remarque curieuse : ce lieu fut choisi dans toute la France pour des analyses et études à l'aide de radars satellites par une équipe américaine, le Remote Sensing, GIS analysis dirigé par le Dr Scott Madry, qui était chargé de scruter les profondeurs de la Terre depuis le ciel. A part de vagues clichés, nous n'avons pas beaucoup de détails… La Science a encore beaucoup de chemin à faire avant de se dévoiler !


www.gizaforhumanity.com



RÉFÉRENCES - Myths and Legend of the Celtic Race - T.Rolleston-De Bello Gallica- Jules César - De la Divination - (44),I,41,90, Cicéron - Inventaire bibliographique des Isiaca : Jean Leclant, Gisèle Clue - Les Gaulois à travers l’onomastique : Dr Ing. Albert Tran et Max Josef Heller-Richez - L’énigme du disque de Chevroches, 2008,Bernadette Arnaud - www.bibracte.com - Pharsalia-Lucan


Antoine Gigal est un auteur français, chercheuse et exploratrice, correspondante permanente en Egypte de la revue “L’ Egypte”


 

Seguici su:

Seguici su Facebook Seguici su YouTube